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Trump va faire son marché en Asie

C'est un véritable marathon diplomatique qui commence ce week-end pour Donald Trump. Le président américain entame sa première tournée en Asie, la plus longue effectuée dans la région en 25 ans.

Après Hawaï ce vendredi, le chef des Etats-Unis va se rendre dans cinq pays: Japon, Corée du Sud, Chine, Vietnam et Philippines. Il prononcera deux discours, dont un, très attendu, sur la Corée du Nord, à Séoul le 8 novembre. Trois jours plus tard, au Vietnam, Donald Trump prendra à nouveau la parole à l'occasion du sommet de l'Apec (Coopération économique pour l'Asie-Pacifique). Tribune de choix puisqu'il s'exprimera cette fois devant les chefs de gouvernement (dont Poutine et le président chinois Xi Jinping) des 21 pays membres de ce forum économique régional né en 1989. En fin de voyage, le milliardaire républicain participera à Manille à un deuxième sommet régional, celui de l'Asean (Association des nations de l'Asie du Sud-Est) qui fête son 50e anniversaire. Un dîner de gala est prévu, ainsi qu'une rencontre avec son homologue philippin, le président Rodrigo Duterte.

Pyongyang au menu

Les essais nucléaires et les tirs de missiles à répétition du leader nord-coréen Kim Jong-un seront le sujet numéro un de la visite de Trump. «Même si l'agressivité de Pyongyang pose une menace mondiale, il ne faut pas non plus que ce seul sujet domine tout l'agenda», recommande toutefois Paul Haenle, ancien directeur Chine au sein du National Security Council sous les présidents George W. Bush puis Obama.

A Séoul, dans son discours devant les parlementaires sud-coréens, Donald Trump «appellera la communauté internationale à rester soudée pour maximiser la pression sur la Corée du Nord», selon le communiqué de la Maison-Blanche. Mais c'est en Chine qu'il fera son maximum pour convaincre Xi Jinping de prendre de nouvelles sanctions contre son turbulent allié. Le président américain estime que Pékin, premier partenaire commercial de la Corée du Nord, n'en fait pas assez sur ce dossier. En septembre, il était donc lui-même monté au créneau, en promettant de «détruire totalement» le pays de Kim Jong-un s'il le fallait. La Chine, de son côté, répond que la balle n'est pas que dans son camp. «La Chine veut maintenir à tout prix la stabilité sur la péninsule coréenne. Le gouvernement chinois est donc opposé à des actions fortes», explique Cai Jian, spécialiste des relations sino-coréennes à l'université Fudan de Shanghai.

Relations sino-américaines

Donald Trump n'a pas voulu faire cavalier seul, pour son premier séjour en tant que chef d'Etat dans la deuxième économie mondiale: plus de 40 sociétés, selon l'agence Bloomberg, l'accompagneront durant ces 48 heures en Chine. Là aussi, ce serait une première. «A ma connaissance, aucun président américain depuis Ronald Reagan n'était venu en Chine avec autant d'entreprises. C'est un signe très positif», reconnaît William Zarit, le président d'Amcham China, la chambre de commerce américaine en Chine. Les deux géants signeront des contrats. Objectif: ouvrir des marchés aux entreprises américaines en Chine et réduire l'énorme déficit commercial (347 milliards de dollars en 2016) qu'enregistre Washington avec Pékin. Les Etats-Unis essaient depuis des années de le résorber, en augmentant leurs exportations vers le pays asiatique. «La visite de Trump est vraiment l'occasion d'adresser les asymétries de la relation économique bilatérale, qu'il critique d'ailleurs depuis le début de sa campagne», rappelle Paul Haenle à Pékin. «Mais il est plus probable qu'il cherche avant tout à signer des contrats, pour pouvoir twitter et se poser en héros victorieux devant ses électeurs.»

Libéralisation du commerce

Dès sa prise de fonction en janvier 2017, Donald Trump avait porté un coup de griffe au «pivot» de Barack Obama vers l'Asie, en sortant les Etats-Unis du TPP. Cet accord multilatéral, visant à établir en Asie-Pacifique la plus vaste zone de libre-échange du monde, a-t-il encore un sens s'il n'inclut ni les Etats-Unis ni la Chine, les deux plus grandes économies mondiales de la planète? «Le TPP, de toute façon, n'était pas une initiative américaine», rappelle Eduardo Pedrosa, le secrétaire général du Pacific Economic Cooperation Council (PECC), en référence aux quatre pays fondateurs (Brunei, Chili, Singapour et Nouvelle-Zélande) qui avaient signé le traité dès 2005, avant d'être rejoints par d'autres. Presque un an après le retrait américain, Donald Trump va devoir rassurer les membres du TPP sur cette Asie «libre et ouverte» qu'il souhaiterait toujours défendre, selon la Maison-Blanche.